Edition: Jourdan
Nombre de pages: 395 pages
Résumé: Barbara Harper-Nelson, née Rigby, fut, pendant la guerre, la petite amie d'un jeune aviateur français, Francis Usai, qui combattait dans les bombardiers lourds de la RAF, basés à Elvington, près de York, d'où il mena avec son équipage de nombreuses missions, notamment dans l'horrible déluge de feu que fut la bataille de la Ruhr. Barbara conserva toutes les lettres de Francis (plus de 300) ainsi que les journaux qu'elle avait tenus pendant la guerre. Réunis tant d'années plus tard, ces documents authentiques, qui se lisent comme un roman, constituent une conversation unique, évocatrice, émouvante, parfois aussi amusante, entre ces deux jeunes gens. Ils font aussi revivre la mémoire de nombreuses personnes qu'ils ont rencontrées. Peu de gens savent qu'environ 2300 Français basés à Elvington, près de York, ont combattu aux côtés des Alliés dans le Bomber Command de la RAF et que, sur les équipages initialement engagés, un homme sur deux fut tué. Ce livre leur rend hommage et devrait aussi contribuer à mieux les faire connaître.
Mon avis: Lors de la seconde guerre mondiale, de nombreux pilotes français se sont exilés en Angleterre, pour porter main-forte aux forces aériennes.
Arrivant souvent sans connaître un mot d'anglais, et totalement coupés de leurs famille, ces jeunes hommes se sentaient souvent bien seuls. Il arrivait alors qu'entre entraînement et repos dans des familles anglaises, des amitiés se créent. Un échange épistolaire comblait alors les distances lors de déplacement militaire.
C'est ainsi que Barbara Rigby et Francis Usai entamèrent une prolifique correspondance. Ce lien est resté gravé, malgré les années, sur le papier. Papier que Barbara a gardé tout au long de sa vie, comme un témoignage de l'Histoire.
Entre son journal intime de l'époque, et la retranscription des lettres de Francis, on replonge à cette époque si compliquée et si difficile. Un témoignage de premier plan, précieux et inattendu.
Le principe de ce livre m'a énormément plu. Pouvoir retracer, à travers une correspondance de l'époque, les événements qui se sont passés jusqu'à la signature de l'armistice, est incroyable.
On n'y parle pas que de tactiques militaires, mais aussi des ressentis, des émotions des jeunes gens de l'époque. Leur façon de voir les choses, d'évaluer l'avenir, d'attendre ce qui semblait impossible, et d'apprécier le moindre petit bonheur (comme une fleur dans une enveloppe) nous fait réfléchir.
Qu'il devait être compliqué, à l'époque, de pouvoir s'imaginer une vie différente, après la guerre. Comment pouvaient-ils encore échafauder des plans pour leur vie future? Il fallait une sacrée d'optimisme.
Barbara nous fait aussi ressentir l'angoisse qui ne les quittait pas: les raids aériens dans lesquels ils étaient susceptibles de perdre des amis, des portés disparus, des blessés... Elle nous fait éprouver ce qu'elle à vécu à cette époque comme inquiétudes.
J'ai lu ce livre de bout en bout sans m'en être rendue compte. J'ai voyagé entre Barbara et Francis et, à travers eux, avec leurs amis et familles. Ce témoignage est absolument incroyable.
Points attribués: 9/10
Je remercie l'édition Jourdan pour cette lecture tout à fait particulière.
Il vous tente?
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