jeudi 14 mai 2015

Vers la liberté de Mahtob MAHMOODY






Edition: Jean-Claude Gawsewitch


Nombre de pages: 455 pages



Résumé: Vingt-cinq ans après le best-seller mondial Jamais sans ma fille, écrit par Betty, sa mère, Mahtob Mahmoody a décidé de raconter toute l'histoire. Fille d'une Américaine et d'un médecin iranien installé depuis plusieurs années aux États-Unis, Mahtob a 4 ans lorsqu'elle part pour des vacances en Iran avec ses parents. Une fois sur place, son père révèle la véritable raison de ce voyage : «Maintenant, vous êtes dans mon pays. Vous devrez respecter mes règles. Vous resterez ici jusqu'à la mort.» Pendant un an et demi, la fillette et sa mère seront retenues prisonnières, subissant les coups et la folie d'un père. Elles finiront par s'évader.
Dans Vers la liberté, Mahtob Mahmoody revient sur ces événements dramatiques et raconte sa vie après leur fuite d'Iran : comment, des années durant, elle a vécu dans la peur d'un nouvel enlèvement; l'obligation de prendre un nom d'emprunt pendant toute sa scolarité, la maladie grave qui a failli lui voler la vie à l'adolescence ; l'ombre menaçante et les chantages de son père, la célébrité de sa mère, les trahisons, la haine, les cauchemars, les petits bonheurs de l'existence et la force de l'espérance aussi...

Mon avis: J’ai lu plusieurs fois le livre Jamais sans ma fille, et vu d’innombrables fois le film éponyme.
Ce récit m’a toujours touché au plus haut point, par sa profondeur et peut-être aussi la médiatisation qui l’avait entouré.

Mais il n’empêche que l'histoire s’arrêtait une fois que Betty Mahmoody et sa fille atteignait l’ambassade américaine de Turquie.
Que sont-elles devenues ensuite ?

Quand j’ai appris que Mahtob, la petite fille de 5 ans qui s’était échappée d’Iran avait à son tour écrit un livre, je n’ai pu faire autrement que de me le procurer.
J’étais curieuse de savoir comment on vit après une telle épreuve. Est-ce possible de vivre une vie normale ?

Mahtob aborde peu les mois où elles sont restées captives dans la famille iranienne de son père. Ce qui est bien normal, car elle n’utilise que ses propres souvenirs, qui restent morcelés du fait de son jeune âge au moment des faits.

Mais elle raconte ce qui leur est arrivé ensuite : leur retour aux Etats-Unis, les retrouvailles avec sa famille maternelle, la joie de retrouver son grand-père (mourant, et qui avait pu tenir jusqu’à leur retour) et la réadaptation à leur ancienne vie.

Cela ne s’est pas passé simplement, comme on tournerait une page. Il a fallu retrouver une maison, une école, des habitudes, oublier la peur des bombes et des coups, et avancer.

Il a fallu oublier la haine qu’elle portait à son père, et pouvoir entendre les bons souvenirs que sa mère tentait de lui faire garder à l’esprit, malgré tout. Il a fallu changer d’identité, se cacher et déménager brusquement face à certaines menaces.

Car, évidemment, Moody Mahmoody a persévéré dans ses tentatives de ramener sa fille en Iran.
Comment cette petite fille, devenue adolescente, puis adulte, peut aujourd’hui raconter cela sereinement, et en ayant pas totalement rejeté la culture de son père ? Cela force l’admiration.

Elles ont été courageuses, toutes les deux : Betty Mahmoody en se battant pour faire bouger les choses au niveau des lois, en aidant à retrouver d’autres enfants kidnappés ; et Mahtob en se construisant jour après jour, en surmontant la maladie, la peur, et menant de front des études sérieuses et une double identité.

J’ai été vraiment bouleversée par son récit. Elle m’a touchée profondément, et je ne peux que l’admirer.


Points attribués : 10/10

Voilà différentes photos de Mahtob à différents âges






1 commentaire:

  1. Voilà un témoignage qui me tente drôlement ! Il va vraiment falloir que je me le procure ! Merci pour ta chronique. :)

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